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17/02/2024

DPE et Immobilier de montagne : les enjeux des passoires thermiques

Écrit par Lise Riger
En montagne, après le transport, le logement est le deuxième poste le plus impactant en termes d'émissions de gaz à effet de serre. Les 3/4 des appartements en station de ski sont des passoires thermiques, classées E,F ou G. Un marché déséquilibré et soumis à la spéculation qui contraint les politiques d'urbanisme à évoluer.
En France, plus de sept millions de logements sont actuellement classés par les diagnostics de performance énergétique (DPE) F ou G, selon le Service de la Donnée et des Etudes Statistiques (SDES). Ce chiffre concerne davantage les appartements que les maisons. Un phénomène encore plus répandu dans les départements de la Savoie et de la Haute-Savoie que dans le reste de la France.
Dans ces territoires, les logements, construits pour la plupart dans les années 1970 à la grande époque du modèle "tout ski", sont plus vieillissants. Ils ont besoin d’une isolation thermique et d’une utilisation du chauffage plus importante en raison de l’altitude et des températures hivernales.
Selon une étude de la FNAIM ( Fédération Nationale de l'Immobilier) effectué sur 391 stations de ski de l'hexagone, dont 193 dans les Alpes et 52 dans le Massif Central, toutes ces communes sont pour la plupart peu peuplées (les 2/3 ont moins de 1 000 habitants) mais concentrent plus d’un logement par habitant : 1,3 vs 0,5 en moyenne à échelle nationale. La raison : la présence massive de résidences secondaires : 59 % contre 10 % dans l’ensemble du parc de logements français.
Par ailleurs, les logements y sont plus énergivores dans ces communes : 31 % (étiquettes DPE F ou G) contre 15 % dans l’ensemble des communes métropolitaines. L’interdiction de louer en 2034 (étiquettes E, F ou G) concernerait même plus des 2/3 des logements de ces communes, précise cette étude.
Toujours selon la FNAIM, si les propriétaires ne rénovent pas leurs logements, 37,8 % des appartements et des chalets de montagne seront interdits à la location en 2028 et 76 % en 2034.
Et c'est toute la problématique de marché de l’immobilier saturé avec une offre bien inférieure à la demande et une contrainte pour les propriétaires privés et les collectivités quant à la rénovation.